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Enjeux

Les menaces

Le développement humain, très profitable sur le plan économique, constitue à l’inverse la plus grande menace pour le Saint-Laurent et ses habitants. Parmi les assauts subis par le Saint-Laurent, on peut citer la construction immobilière ainsi que l’aménagement et l’entretien de la voie maritime, gigantesque canal creusé afin de permettre le passage des navires marchands entre le Saint-Laurent et les Grands Lacs. Ces aménagements et constructions détruisent année après année les habitats sensibles et privilégiés de plusieurs espèces. Malgré de nombreux efforts et de très nettes améliorations dans les 20 dernières années, la pollution industrielle et agricole ainsi que les déversements d’eaux usées non traitées continuent à nuire à la santé du Saint-Laurent à certains endroits. Enfin, les déversements de produits chimiques accidentels ainsi que l’introduction d’espèces exotiques qui envahissent les habitats des espèces naturellement présentes sont également des menaces à considérer sérieusement.

Les changements climatiques constituent sans aucun doute l’une des menaces dont il faudra le plus tenir compte dans les années à venir. À cause de températures plus chaudes, l’évaporation de l’eau dans les Grands Lacs est plus importante d’année en année. Cette baisse de niveau d’eau engendre un plus bas niveau d’eau dans la partie fluviale du Saint-Laurent, ce qui a de nombreuses répercussions sur les écosystèmes mais également sur le transport maritime : un plus bas niveau d’eau implique un plus faible tirant d’eau des navires, donc plusieurs tonnes de marchandises en moins. Les températures plus clémentes en hiver font en sorte que les glaces le long des côtes sont moins présentes et protègent moins le littoral des grandes tempêtes hivernales. Cela se répercute sur la stabilité des berges qui perdent plusieurs mètres de sol d’année en année à cause de l’érosion. À plus grande échelle, la hausse du niveau des océans dûe à la fonte des calottes glaciaires pourrait impliquer une avancée de l’eau salée en amont de l’estuaire. Cela pourrait se répercuter sur les prises d’eau potable de villes telle que Québec qui est située à la limite de l’estuaire fluvial.

© Félix Pelletier Belzile

De l'espoir

Malgré tout cela, la santé du Saint-Laurent s’est améliorée depuis trente ans. Des réglementations et des contrôles plus stricts ont obligé les industries polluantes à traiter leurs effluents et la majorité des municipalités est maintenant tenue de traiter ses eaux usées. L’industrie maritime s’est dotée d’une stratégie de navigation durable et plusieurs compagnies maritimes montrent l’exemple au sein de l’Alliance verte récemment créée. On recommence à pouvoir se baigner à plusieurs endroits sur les berges du Saint-Laurent, jadis très fréquentées mais tristement désertées à partir des années 70, période de pollution industrielle intense. La population a le désir de se réapproprier son fleuve. Pour concrétiser ce souhait, pourquoi ne pas renforcer le sentiment d’appartenance qu’ont les Québécois envers leur fleuve, en reconnaissant légalement le caractère patrimonial du Saint-Laurent ?

© S. Miller
Sources et références:

Centre Saint-Laurent, Environnement Canada.

Hamel, Jean-François et Annie Mercier, Le Saint-Laurent : beautés sauvages du grand fleuve, Les Éditions de l’Homme, 2000.

Rossignol, Anne, L’estuaire maritime et le golfe du Saint-Laurent : Carnet d’océanographie, Institut national de la recherche scientifique – Océanologie, 1998.